Il a bien fallu réfléchir un peu à cette histoire que j’imaginais vraiment moins compliquée quand elle était encore au stade du lointain projet.
Où?
La première question qu’il a tout de même fallut que je me pose c’était « Où ? ». J’ai imaginé plusieurs débuts d’histoire. Un temps, je me voyais volontiers inaugurer un mode de transport que j’ai baptisé le « Road Squatting » pour m’élancer et laisser le destin décider de la direction que je prendrais. Le concept est simple : réussir à grimper sur un véhicule sans que le conducteur ne s’en aperçoive (genre sur un semi-remorque, entre la remorque et la cabine il y a tout à fait la place de se caler « confortablement » avec son sac). Je me serais bien vu partir vers l’Afrique aussi, tracer vers le sud, mais une fois encore sans même un semblant d’itinéraire. Tout ceci devait murir un peu. Plus récemment j’ai monté un premier itinéraire qui consistait à relier l’Asie du Sud-Est. Ça me paraissait plutôt bien dans le sens où j’aurais certainement pu tout faire en stop. J’étais assez emballé, j’ai monté un itinéraire approximatif jusqu’aux frontières ouest de l’Iran. Bien que les problématiques soient nombreuses (barrière linguistique, obtention de visas, sécurité, diplomatie…), je comptais m’en accommoder et tenter l’expérience. Cette idée fut mise de côté suite à une discussion avec mon grand-père, finalement je pars sur toute autre chose que je développerai dans le prochain article.
Quand?
Il m’a ensuite fallu me demander « Quand ? ». Plus le temps passait plus je repoussais l’échéance et laissais s’échapper peu à peu mes occasions de vivre mon rêve comme je l’entendais. Comme je l’explique dans le post précédent, à la naissance de ce rêve, j’envisageais de lever les voiles après mon BAC. La raison m’a poussé à poursuivre mes études. Pour résumé j’ai étudié le tourisme pendant deux ans pour enchainer sur une licence informatique en alternance. Ayant pris conscience que de partir sans un sou en poche pouvait s’avérer super inconfortable, j’ai décidé de saisir l’opportunité que m’offrais mon entreprise d’accueil pour travailler encore 8 mois, histoire de mettre de côté. Un pari risqué à mes yeux mais quasiment primordiale pour profiter d’un confort minimum dans les moments difficiles. Ce CDD représentait donc la dernière étape avant mon départ.
Comment?
La question suivante fut « Comment ? ». Depuis mon premier départ des Vosges pour le sud de la France je sais que je compte voyager en autostop. Ce mode de transport est à mes yeux le plus enrichissant qui puisse exister, il est source de rencontres souvent improbables, d’opportunités et j’ai même envie d’écrire de liberté (même si l’on reste paradoxalement super dépendant d’une certaine manière). C’est aussi un excellent motivant et un super moyen de s’ouvrir l’esprit. En effet, si l’autostoppeur et le conducteur ont la possibilité de se « choisir » mutuellement sur un jugement qui reste ma foi très subjectif, on ne sait jamais sur qui l’on va tomber, d’où un constant besoin d’adaptation et d’ouverture. Pour me loger je compte d’abord sur mon autonomie (tente et sac de couchage) mais aussi beaucoup sur des réseaux aujourd’hui bien connus comme Couchsurfing ou encore Hospitality Club.
Pourquoi?
La dernière question, qui pourrait aussi bien être la première, est certainement la plus difficile à laquelle répondre : « Pourquoi ? ». Ça n’est pas évident de répondre à cette ça car cela touche à des sentiments profonds et difficiles à expliquer. Si je devais y répondre de façon spontanée je dirais : « Je le dois, j’en ai besoin ». En creusant il y a moyen d’affiner un peu cette réponse. Je crois fermement que chaque Homme a en lui un irrépressible besoin de briller, un besoin de réalisation que j’appelle « Le Rêve ». Il est indispensable dans un premier temps de se lancer dans cette quête du bonheur et de tenir le cap jusqu’à ce qu’on ait trouvé ce que l’on cherche. Proche du but on y trouve un sentiment que j’ai déjà palpé, « La Plénitude », un état de paix et de force intérieure qui rend alors tout réalisable. On brille, littéralement. La conscience du temps qui coule, le fait de réaliser qu’on ne fait que passer sur cette terre et que l’on est l’acteur principal de cette histoire pousse à la réalisation de nos rêves et à la prise en mains de nos vies.