Prête à tout


J'avais déjà pas mal continué ma route vers le sud après Cordoba quand je m'arrête dans la ville de Arcos de la frontera. Une très bonne surprise sur la route que celle-ci! Alors que j'arpente le cœur de la ville après avoir récupéré le précieux colis Powerslide qui m'attendais dans un point relais, on me parle de la "plage" . Intrigant quand on sait la distance qui me sépare de la côte. Il s'agit du grand lac en bordure de ville, et qu'elle aubaine; sable/herbes, aménagements sportifs, douche, toilettes... Un véritable petit club de vacance public! Vu l'endroit et vu l'état de mon pied droit je décide de rester une journée entière pour récupérer.Je me rapproche bien vite de la petite communauté gitane qui est déjà là à mon arrivée. C'est très plaisant de ne pas avoir l'impression de devoir se justifier pour gagner la sympathie de quelqu'un, comme c'est malheureusement souvent le cas dans ma situation en Espagne. Un espace de courtoisie se créé et on passe par une bonne partie de la journée ensembles, on ris beaucoup autour d'interminables cafés. Celui-ci, ça fait déjà longtemps qu'il ne bois plus de café et il est bien décidé à pousser ses blagues jusqu'à épuisement de l'audience. "Épouse ma sœur! Je te l'offre!", c'est vrai qu'on s'était particulièrement bien entendus et je lui ai visiblement tapé dans l'œil, mais j'ai un autre programme pour les prochains jours. "Ne pars pas demain! Restes avec nous!"... Je vais me couché, demain j'ai une grosse journée qui m'attend. C'était vraiment bon d'avoir pu partagé comme ça. Alors que je suis sur le point de m'endormir, je me fait porter un sandwichs par le frère qui n'est vraiment plus très stable sur ses appuis. Il me dit que c'est un cadeau de sa sœur. Un sandwich à la viande, ça tombe bien j'avais tout juste assez mangé ! A 4h45 le réveil est délicat... Mon ventre me fait très mal, c'est le foie. Tout est gonflé dans mon intérieur. Difficile de se lever, je considère un instant l'option de rester un peu plus, histoire de savoir de quoi il en retourne. Alors je repense au sandwich. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'ils avaient vraiment très envie que je reste encore un peu. Il faudra se faire un peu violence alors parce que je n'ai plus envie de rester. Je prend la route vers 5h30 et je ne m'arrête pas, je roule pendant des heures pour faire sortir se mal de moi, je le transpirerais, je le pleurerais! A la mi-journée la douleur à fini par disparaître et je peux à nouveau me plier en deux. Après réflexion, je ne crois pas que cette intoxication ait été intentionnelle. Je revois la grande boîte de polystyrène qui servait de frigo en plein cagnard pendant l'après-midi, la viande que l'on m'a donné n'avait pas été recuite quand on me l'a donné. J'imagine que la prochaine fois je serais plus costaud. Ce jour là j'aurais parcouru 80km, l'une de mes plus belle distance en compagnie de la fidèle Mysty. Comme quoi, l'inconfort à du bon parfois. Je ne suis plus très loin de Tarifa.  

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